|
Les écrans solaires
J.K. Rivers, M.D., FRCPC
Département de dermatologie et de science cutanée, Université de Colombie-Britannique et
Pacific DermAesthetics, Vancouver, Canada
Le soleil et l’exposition aux rayons ultraviolets
La lumière ultraviolette (U.V.) en provenance du soleil est la principale cause environnementale d’agression solaire ainsi que de la
plupart des cancers de la peau. Ses effets sont cumulatifs exigeant une protection quotidienne tout au long de la vie.
- 70 % des Américains réalisent que l’exposition au soleil entraîne des lésions cutanées. [Fitzpatrick TB. Arch Derm 124:869-871 (1998).]
- À 18 ans, les Américains ont eu moins de 25 % de la dose d’U.V. prévus pour leur vie. À 60 ans, ils en ont absorbé 80 %. [Godar DE, et al. Photochem Photobiol 77(4):453-7 (2003 Apr).]
Écrans solaires
- L’emploi d’écrans solaires a grimpé de 35 % en 1986 à 53 % en 1996. [Robinson JK, et al. J Am Acad Dermatol 37:179-86 (1997).]
- Selon un sondage réalisé par l’American Academy of Dermatology en 2003, seulement 47 % des femmes et 33 % des hommes ont déclaré utiliser un écran solaire régulièrement. [American Academy of Dermatology. 2005 Skin Cancer Survey Fact Sheet. URL: www.aad.org]
- Plus de la moitié des adolescents ne font pas trop attention ou ne font pas attention du tout à la protection de leur peau lors de l’exposition au soleil. [American Academy of Dermatology. 2005 Skin Cancer Survey Fact Sheet. URL: www.aad.org]
- Selon le lieu et l’altitude, l’application d’un écran solaire quotidien peut être nécessaire à l’année longue, et non seulement pendant les chauds mois de l’été ou lors d’une exposition prolongée.
- De nombreuses personnes ignorent qu’une application quotidienne est importante pour la prévention des lésions cutanées.
- L’oubli de se protéger du soleil 1 jour sur 4 peut abaisser les mécanismes de défense de la peau et augmenter les effets du photovieillissement.[Philips TJ, et al. J Am Acad Dermatol 43(4):610-18 (2000).]
- Deux genres d’écrans solaires:
- Organique ou chimique : la protection contre les U.V. s’obtient par l’absorption de l’énergie des rayons ultraviolets.
- Inorganique ou physique: oxydes métalliques ou filtres U.V. particulaires, qui sont des particules insolubles qui réfléchissent les U.V.A et les U.V.B.
Haut de la page
Indice de protection solaire (FPS)
- Le FPS indique combien de temps supplémentaire on peut rester au soleil sans brûler avec une protection, comparé à une exposition sans protection.
- Le FPS n’est en rapport qu’avec la protection U.V.B et il n’indique pas si le produit protège adéquatement contre les rayons U.V.A. Cependant, un indice de protection solaire plus élevé est généralement en rapport avec une certaine protection plus élevée aux U.V.A.
- Les experts s’entendent sur la nécessité d’une photoprotection à spectre large, chaque jour, toute l’année, d’au moins FPS 15, celle-ci étant l’élément clé d’une stratégie de lutte contre le soleil sans risque pour réduire les effets cumulatifs de l’exposition aux rayons ultraviolets solaires au cours de la vie.
- Le FPS est une évaluation de laboratoire qui ne reflète généralement pas l’usage courant qui en est fait.
- FPS 15 est le niveau minimal recommandé.
- Théoriquement cela signifie que quelqu’un peut rester au soleil sans brûler 15 fois plus longtemps que sans protection. Cependant même ainsi, l’exposition prolongée au soleil ne devrait pas être encouragée.
- Le niveau de filtration des U.V. n’est pas proportionnel au FPS. La quantité de transmission des U.V. est de 1/FPS : ainsi avec un FPS de 2, 50 % de la lumière U.V. est transmise. Avec un FPS de 30, 97 % de la lumière U.V. est bloquée (1/30 est transmise).
- Les produits plus légers et esthétiquement agréables dans lesquels on a incorporé les bases avec FPS sont mieux utilisés, avec
plus de régularité et en quantité suffisante pour fournir la protection U.V. escomptée.
Haut de la page
Protection U.V.A
- Pour le moment, il n’existe pas de test normalisé pour une protection U.V.A en Amérique du Nord.
- Les différents filtres ont des profils d’absorption différents dans la gamme des U.V.A et ils ne sont pas tous comparables. Ces filtres doivent être soigneusement combinés pour offrir une protection stable à la lumière à travers le spectre des U.V.A.
- Certains filtres U.V. sont dégradés par la lumière du soleil et à moins d’être chimiquement stabilisés, ils perdent de leur efficacité assez rapidement.
Application de l’écran solaire
- On conseille d’appliquer 15 à 20 minutes avant de sortir à l’extérieur et de répéter une application toutes les 2 heures ou suite à la nage ou à un gros effort.
- Habituellement, les gens n’utilisent que la moitié de la quantité nécessaire pour une pleine protection.
- La quantité recommandée est 2 mg / cm2 de peau ou 30 ml (2 cuillères à soupe) pour tout le corps ou 2,5 ml (1/2 cuillère à café) pour un bras.
- Des études publiées indiquent que la quantité généralement utilisée est beaucoup moindre:
- 0,5 mg / cm2 [Bech-Thomsen N, et al. Photodermatol Photoimmunol Photomed 9(6):242-4 (1992-1993 Dec).]
- 1,0 mg / cm2 [Stenberg C, et al. Arch Dermatol 121(11):1400-2 (1985 Nov).]
- Lors d’un test sur l’usage d’un écran solaire, à double inconnue, d’une durée d’une semaine, on a comparé les habitudes d’application des consommateurs selon qu’ils employaient un produit FPS 30 versus un produit FPS 15 :
- Les produits qui semblaient épais avec un FPS plus élevé étaient appliqués plus parcimonieusement.
- Les produits pensés comme des cosmétiques avec un FPS plus faible étaient utilisés plus régulièrement et en quantité suffisante pour fournir la protection recherchée.[Grosick TL, et al. Efficacy as used, not as tested, is true measure of sunscreen performance. Présenté à : the 62nd Annual Meeting of the American Academy of Dermatology ; février 2004 ; Washington, DC, USA.]
- La plupart des dermatologues recommandent un FPS 30. Les produits avec un FPS plus élevé peuvent offrir une meilleure protection U.V.A.
Haut de la page
Les écrans solaires et le cancer
- Les écrans solaires protègent efficacement la peau contre les kératoses séniles et les épithéliomas malpighiens spinocellulaires de la peau.
- On n’a pas démontré qu’ils réduisaient l’incidence d’un premier carcinome basocellulaire, mais il est possible qu’ils prolongent le temps du développement de la seconde lésion.
- Lors d’une analyse quantitative des études qui traitent de l’usage des écrans solaires et du risque de mélanomes, Dennis et al. n’ont relevé aucune association entre les deux facteurs.[Dennis LK, et al. Ann Intern Med 139(12):966Ann 966- 78 (2003 Dec 16).]
Haut de la page
La controverse de la vitamine D
Le spectre d’action des U.V. causant des lésions à l’ADN menant au cancer de la peau et celui causant la photosynthèse de la
vitamine D sont virtuellement identiques. Ainsi, les effets bénéfiques et maléfiques de l’irradiation U.V. sont inséparables et ont
soulevé l’argument suivant : éviter le soleil, dans le but de prévenir le cancer de la peau, pourrait compromettre un apport adéquat
en vitamine D.[Wolpowitz D, et al. J Am Acad Dermatol 54(2):301-17 (2006 Feb).]
Afin d’analyser les risques et les avantages des écrans solaires sur la vitamine D, Nash et al. ont évalué la production de vitamine
D basée sur des mesures suite à une exposition au soleil et ils ont déterminé l’impact d’un écran solaire FPS 15 sur les taux de
vitamine D chez les humains. L’étude comprenait 92 femmes adultes situées dans 5 différentes localités géographiques et elle a
démontré que l’association alimentation et soleil, même avec un usage quotidien d’un écran solaire FPS 15, permettait un apport
adéquat en vitamine D.[Nash JF, et al. J Am Acad Dermatol 52(3):161 (2005).]
Haut de la page
Autres solutions de bronzage
Lits de bronzage
- À éviter.
- Les U.V. qu’ils soient en provenance du soleil ou d’un lit de bronzage, peuvent causer le cancer de la peau et la production de rides.
- Penser à utiliser plutôt des produits autobronzants.
Autobronzants
• Le principal ingrédient est le dihydroxyaxétone, une poudre cristalline blanche hygroscopique.
• Les autobronzants en lotion ou en aérosol sont une alternative sans risque au bronzage.
• Ils produisent une couleur sur la surface de la peau par le biais d’une réaction chimique.
• Ils n’offrent pas une grande protection contre le soleil. La plupart ont un FPS de 3 ou 4.[Drealos Z. Am J Clin Dermatol 3(5):317-8 (2002).]
• En association avec un autobronzant, il faudrait utiliser un écran solaire d’au moins un FPS 15 (par exemple : Olay® Complete, Anthelios® L ou S, Neutrogena® Écran pour peau sensible, Ombrelle®).
Conclusion
Les écrans solaires jouent un rôle important dans la protection solaire globale. Cependant, il faudrait les employer conjointement
avec d’autres mesures de protection solaire comme les vêtements, les chapeaux et les lunettes de soleil.
D'autres articles:
|