Le traitement des poux de la tête

C. H. Hong, M.D., FRCPC
Département de dermatologie, Université de Colombie-Britannique, Vancouver, Canada
Skinfit MD Clinic, Vancouver, Canada

Poux de la tête

On estime qu’un enfant sur dix, au Canada, subira cette année une infestation de poux, ce phénomène étant plus répandu que la rhume. Les infestations par les poux de la tête ou Pediculosis humanus capitis sont courantes, surviennent dans le monde entieret affectent des individus de tout âge et de tous groupes socioéconomiques. Les poux sont des insectes suceurs non ailés. Ils sont difficiles à voir car ils s’adaptent pour prendre la couleur de leur environnement.

• L’infestation par les poux de la tête est la plus courante.
• Elle survient le plus souvent parmi les enfants d’âge scolaire, particulièrement les filles âgées de 3 à 11 ans.
• Elle est souvent épidémique.
• La probabilité de subir une infestation par les poux n’est pas reliée à l’hygiène personnelle et au statut socioéconomique.
• Elle ne transmet pas de maladies à diffusion par voie sanguine.
• Elle se transmet par contact proche de tête à tête ou par des objets susceptibles d’héberger les poux qui ont été mis au contact d’un cuir chevelu infesté et qui sont ensuite partagés comme les peignes, les brosses et les chapeaux.
• Les endroits les plus courants où peuvent éclater une épidémie sont les écoles, les garderies et les groupes d’enfants qui jouent ensemble.

Manifestations cliniques

Les poux de la tête sont bien entendu confinés au cuir chevelu et quoique les démangeaisons soient souvent le symptôme cardinal d’une infestation par les poux, ces derniers ne causent pas en eux-mêmes de démangeaisons et les piqûres sont indolores. Le prurit est le résultat de la réaction immunitaire du corps à la salive injectée dans la peau au moment du repas de sang. Le cuir chevelu peut présenter un érythème et une desquamation, et de petites bosses qui piquent peuvent apparaître à l’arrière du cou. De temps en temps, on peut observer une tuméfaction des ganglions du cou. SEULE l’identification d’un pou vivant permet de poser un diagnostic. Les lentes ou oeufs sont souvent des coquilles vides et ne permettent pas de diagnostiquer une infestation active. Les lentes sont souvent prises pour des pellicules, du sable, de la poussière ou du gel à cheveux séché.

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Mythes et faits

Il existe d’innombrables mythes sur les poux de la tête qui amènent ceux qui y croient à ne pas suivre un traitement correctement et à croire que leur traitement des poux de la tête n’a pas réussi. Parmi ces mythes, on retrouve :

• Tous les enfants infestés de poux se grattent ou ont des démangeaisons.
  Fait : Une première infestation peut ne provoquer aucun signe ou symptôme pendant 4 à 6 semaines.
• Les poux sautent ou volent d’une tête à l’autre.
  Fait : Les poux peuvent être délogés de la tête par des mouvements d’air et donner ainsi l’apparence de voler.
• Les poux vivent dans les tapis, les lits, les vêtements et les divans.
  Fait : Un pou ne peut vivre que 24 heures en dehors d’un hôte humain.
• Les poux meurent immédiatement lors d’un traitement.
  Fait : Un pou peut prendre plusieurs heures (et jusqu’à 24 heures) avant de mourir à la suite d’un traitement.
• Un traitement unique suffit.
  Fait : Étant donné que les pédiculicides ont perdu de leur durée de rémanence, deux traitements sont recommandés pour tuer les nymphes nouvellement écloses.
• Les produits à base de perméthrine tuent 100 % des oeufs.
  Fait : La perméthrine tue 70 % des oeufs en un traitement.
• Toute la famille doit être traitée.
  Fait : Seuls ceux qui ont une infestation démontrée devraient être traités bien que tous devraient être examinés quotidiennement ou hebdomadairement.
• Les poux de la tête préfèrent les cheveux longs ou sales.
  Fait : Les poux sont indifférents à la longueur ou à la propreté des cheveux.

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Options de traitement

Il existe une multitude de traitements naturels alternatifs au traitement des poux de la tête dont l’efficacité est douteuse tels que diverses huiles, la Vaseline^®, le beurre d’arachide et la mayonnaise. Cependant, il n’existe aucune étude clinique démontrant l’efficacité de ces agents et plusieurs d’entre eux sont salissants et d’un usage difficile.La majorité des patients devra être traitée avec un produit commercial conçu pour l’éradication des poux. La plupart de ces produits sont disponibles en vente libre et ils agissent en attaquant le système nerveux du pou. Aucun pédiculicide est efficace à 100 %. Pour une efficacité maximale du pédiculicide, il faut l’appliquer sur des cheveux secs ou presque secs. Appliquer généreusement afin que le produit puisse bien pénétrer dans les poux et les lentes et laisser agir tout le temps recommandé.

• Perméthrine Après-shampoing à 1 % (Nix^®/Kwellada P^®)
• Laver les cheveux et les sécher avec une serviette; puis appliquer au moins 25 ml, et jusqu’à 50 ml pour des cheveux épais ou longs, sur les cheveux et le cuir chevelu particulièrement derrière les oreilles et sur la nuque.
• Laisser agir un minimum de 10 minutes puis rincer à l’eau fraîche au-dessus du lavabo et non sous la douche ou
• dans le bain.
• Coiffer les cheveux encore mouillés avec un peigne à lentes pour éliminer les poux moribonds et les lentes.
• On conseille un deuxième traitement 7 jours après la première application pour une efficacité maximale.
• L’absorption systémique est minimale et les risques de toxicité sont faibles.
• Contre-indiqué chez les patients hypersensibles au chrysanthème.

• Pyréthrines en synergie (R & C^® Shampoing revitalisant)
• Appliquer sur les cheveux et le cuir chevelu à sec, particulièrement derrière les oreilles et sur la nuque. Les cheveux doivent être complètement secs.
• Laisser agir pendant 10 minutes puis ajouter de l’eau et faire mousser. Rincer à l’eau fraîche au-dessus d’un lavabo. Ne pas utiliser de revitalisant.
• Faire un second traitement 7 jours plus tard pour une efficacité maximale.
• Faible risque de toxicité.
• Ne pas utiliser en présence d’une allergie ou d’une intolérance reconnue au chrysanthème ou à l’herbe à poux.

• Shampoing au lindane 1%
• Solution économique.
• Appliquer sur des cheveux secs et laisser agir 5 minutes.
• Rincer le produit avec de l’eau fraîche au-dessus d’un lavabo (pas sous la douche ou dans le bain).
• Coiffer les cheveux avec un peigne à lentes pour éliminer les poux moribonds et les lentes.
• Mise en garde : Neurotoxicité à forte dose et lors d’expositions multiples.
• Déconseillé pour les nouveaux-nés, les enfants de moins de deux ans, les femmes enceintes et allaitant ou ceux qui
• possèdent une histoire de crises d’épilepsie.
• Résistance qui persiste pour plus de deux décennies.

Peu importe le genre de traitement recommandé, les patients devraient être encouragés à utiliser un peigne à lentes (peigne en métal à dents serrées) tel que le peigne Licemeister^®, sur les cheveux mouillés afin d’éliminer manuellement les lentes qui peuvent se souder à la tige du cheveu. Les patients traités doivent être surveillés pour une réinfestation.

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Surveillance des objets

Après un traitement, tous les vêtements doivent être lavés à la machine et séchés à l’air chaud. Il faut aussi laver les draps, les serviettes, les animaux en peluche et tout couvre-chef. Les vêtements qui ne peuvent pas être lavés à l’eau doivent être nettoyés à sec et garder dans un sac scellé pendant deux semaines. Les peignes et les brosses peuvent être recouverts de pédiculicide puis lavés dans l’eau chaude pendant 20 minutes; de façon alternée, ils peuvent tremper dans une solution désinfectante (Lysol 2 % pendant 1 heure). Toutes les pièces de la maison doivent aussi être lavées et aspirées pour éliminer tous cheveux tombés.

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Raisons de l’échec du traitement

• Faux diagnostic
• Mauvaise observance/mauvaise application du traitement chimique contre les poux (application sur cheveux mouillés, quantité
• de produit insuffisante)
• Évaluation du traitement trop précoce (les poux ne meurent pas au contact du produit)
• Mauvaise élimination manuelle des poux
• Nouvelle exposition à des poux (nouvelle infestation)
• Le traitement n’a pas été répété une semaine plus tard

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Conclusion

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• La gestion de la peau qui démange
  
• La gestion de l’eczéma