Choix de traitements pour l’hyperhidrose
Y. Zhou, M.D., Ph D, FRCPC (dermatologie)
Clinique de l’hyperhidrose, Département de dermatologie, University of British Columbia, Vancouver, Colombie-Britanique, Canada
L’hyperhidrose
L’hyperhidrose est une production excessive de sueur. Il existe de nombreux types d’hyperhidrose qui affectent une large
partie de la population. Jusqu’à récemment, son traitement était difficile. Cependant grâce à de nouveaux progrès, comme
le blocage sélectif des neurotransmetteurs avec des injections de toxine botulinum, la prise en charge des nombreux patients
qui souffrent de ce problème a été révolutionnée.
L’hyperhidrose focale primaire est la forme d’hyperhidrose la plus courante et on la définit comme étant une sudation
excessive qui survient de façon symétrique de manière localisée. Elle touche environ 5 % de l’ensemble de la population
et elle se manifeste le plus souvent aux aisselles, aux mains et aux pieds. Le visage et les aines peuvent aussi être touchés.
L’hyperhidrose ne met pas la vie en danger et elle n’affecte pas la santé physique de l’individu qui en est victime mais
elle a un profond effet négatif sur sa qualité de vie. Les patients se plaignent la plupart du temps d’avoir des problèmes au
travail, à l’école et dans leurs relations sociales. En conséquence, ils évitent souvent les situations qui les obligent à donner
des poignées de main ou à avoir d’autres formes de contacts physiques étroits avec les gens.
Choix de traitements
Il existe plusieurs genres de traitements pour la gestion de l’hyperhidrose focale primaire. Selon l’endroit affecté, les
choix de traitements sont légèrement différents.
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Hyperhidrose axillaire
Antisudoraux topiques
- Le traitement prescrit en première intention le plus couramment utilisé pour l’hyperhidrose axillaire. On peut utiliser, par exemple, des solutions de chlorure d’aluminium à 20 % en application 1 à 2 fois par jour sur l’endroit affecté. Veiller à appliquer sur une peau sèche pour diminuer l’irritation.
- Ils n’offrent que très rarement un soulagement complet ou adéquat à la production de sueur.
- On rapporte fréquemment une irritation locale.
- Ils sont appréciés de la plupart des patients parce qu’ils coûtent relativement peu cher.
- Le réactif principal est le chlorure d’aluminium en concentrations variées : plus la concentration est élevée, plus c’est efficace. Cependant des concentrations plus fortes sont aussi associées à des risques plus élevés d’irritation locale et ceci peut en limiter l’usage régulier.
Injections subcutanées de toxine botulinum
- L’injection de la toxine botulinum par un médecin d’expérience agit en inhibant la libération d’acétylcholine, un neurotransmetteur, dans les terminaisons des nerfs moteurs des glandes sudoripares.
- L’effet est localisé dans les régions immédiates de l’injection et il y a peu de dissémination systémique.
- Il y a peu d’effets secondaires significatifs.
- On note plus de 90 % de réduction dans la production de sueur chez plus de 90 % des patients.
- Il est nécessaire de donner les injections à répétition, soit une à deux injections par an.
- C’est un traitement au coût relativement élevé. Cependant, puisque tous les régimes d’assurance privée remboursent le coût de ce médicament prescrit pour ce problème, il peut être compensé pour quiconque a une assurance médicament privée. De plus, une injection de toxine botulinum élimine le besoin d’utiliser fréquemment des antisudoraux topiques et sauve potentiellement le coût de remplacement des vêtements. Le coût d’une injection de toxine botulinum n’est que légèrement plus élevé quand on le compare au coût des antisudoraux topiques.
Anticholinergiques oraux
Les anticholinergiques oraux tels le glycopyrrolate peuvent offrir une amélioration légère ou modérée à certains patients qui
souffrent d’hyperhidrose faciale primaire. Cependant, à cause de leurs effets secondaires systémiques tels que : bouche sèche,
vision embrouillée, motilité gastro-intestinale réduite, ces médicaments ne constituent pas une thérapie adéquate pour la majorité
des patients.
Traitement chirurgical de l’hyperhidrose axillaire
Pour certains patients choisis, l’extirpation chirurgicale des glandes sudoripares dans les aisselles ou l’ablation de la chaîne
sympathique latérovertébrale qui approvisionne les glandes sudoripares, peuvent être réalisées. Cependant, comme il
existe des risques de complications tels que :
- avec l’extirpation des glandes sudoripares
- nécrose
- cicatrices
- récidive de la sudation.
- avec la sympathectomie
- risque de blessure intrathoracique aux poumons et autres structures nerveuses
- hyperhidrose compensatoire.
ces interventions sont normalement réservées pour les patients qui ne répondent pas aux autres formes de thérapie.
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Hyperhidrose palmoplantaire
L’hyperhidrose des mains et des pieds est également très courante, seule ou en accompagnement à l’hyperhidrose axillaire.
Les choix de traitements sont similaires à ceux de l’hyperhidrose axillaire.
- Les antisudoraux topiques sont souvent la première thérapie préconisée :
- ils sont rarement satisfaisants.
-
Les injections subdermales de toxine botulinum sont :
- hautement efficaces;
- leur coût est beaucoup plus élevé que les autres thérapies car l’hyperhidrose palmoplantaire exige des doses de toxine beaucoup plus grandes.
-
L’iontophorèse traite les paumes des mains et la plante des pieds de l’individu affligé par l’administration percutanée
d’eau du robinet dont la pénétration est déterminée par l’action d’un micro-courant électrique. Le mécanisme d’action
reste inconnu, mais il est possible que ce traitement entraîne le colmatage des pores des glandes sudoripares exocrines.
- Elle exige à ses débuts de fréquents traitements pour être efficace.
- Une fois le résultat désiré obtenu, les traitements d’entretien sont peu fréquents pour maintenir le contrôle de la sudation à moyen et même très long terme.
- Elle est relativement peu dispendieuse.
- Elle a peu d’effets indésirables significatifs.
- Elle peut être essayée avant de penser à la sympathectomie.
Tout comme pour l’hyperhidrose axillaire, les anticholinergiques systémiques peuvent être utilisés quand les autres options
non chirurgicales ne sont pas efficaces ou convenables.
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Hyperhidrose faciale
La production excessive de sueur sur le visage et le cuir chevelu peut devenir un sujet d’inquiétude majeure pour de
nombreux individus.
- Ces endroits ne se prêtent pas à l’emploi d’antisudoraux topiques ou à l’iontophorèse.
- La thérapie la plus efficace sont les injections subdermales de toxine botulinum.
- Elle est particulièrement efficace et sans danger pour le front et le cuir chevelu où l’effet secondaire de paralysie des muscles faciaux ne pose pas de gros problème.
- Pour le bas du visage, il faut injecter la toxine avec beaucoup de soin au bon endroit pour éviter la paralysie malencontreuse des muscles faciaux.
Les anticholinergiques systémiques comme le glycopyrrolate peuvent aussi être essayés chez les patients pour qui la
toxine botulinum n’est pas un choix acceptable.
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Conclusion
Des améliorations majeures ont été apportées au traitement de la sécrétion surabondante de sueur grâce à l’introduction
de la thérapie à la toxine botulinum si efficace. Pour la majorité des patients souffrant d’hyperhidrose faciale et axillaire,
elle est devenue le traitement de choix. La toxine botulinum est aussi très efficace pour l’hyperhidrose palmoplantaire et
devrait être présentée avec le choix de l’iontophorèse si les thérapies topiques ont échoué. Pour l’hyperhidrose axillaire et
palmoplantaire, les options chirurgicales sont réservées en dernier recours quand tout le reste a échoué.
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